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Notes


  • a difference of language would kill me...

    2022-12-31

    “…I cannot understand the gospel; between us there is a difference of language that, if I were to understand it, would kill me.”

    And that is how it always is with “the poet” in relation to the gospel; for him it is the same with respect to the gospel’s words about being a child. “Oh, would that I were a child,” says the poet, or “Would that I were like a child, ‘Alas, a child, innocent and happy’ — alas, I have prematurely become old and guilty and sorrowful!”.

    The Lily of the Field and the Bird of the Air, Soren Kierkegaard


  • Fire, Rock

    2022-12-31

    But his word was in mine heart as a burning fire shut up in my bones, and I was weary with forbearing, and I could not stay.
    — Jeremiah 20:9

    Is not my word like as a fire? saith the Lord; and like a hammer that breaketh the rock in pieces?
    — Jeremiah 23:29

    VI
    The rock cannot be broken. It is the truth.
    It rises from land and sea and covers them…

    It is the rock of summer, the extreme,
    A mountain luminous half-way in bloom
    And then half way in the extremest light
    Of sapphires flashing from the central sky,
    As if twelve princes sat before a king.

    VII
    Far in the woods they sang their unreal songs,
    Secure. It was difficult to sing in face
    Of the object….

    — Credences of Summer, Wallace Stevens


  • Palm Oil, Unilever, slave trade

    2022-09-27

    在一篇关于棕榈油的文章里读到 Unilever 的历史:

    The brutal and exploitative way Lever secured access to oil palms in the Belgian Congo set the pattern for the modern palm oil industry. In 1911, he signed a contract for 1.8 million acres of oil palm land. It is astonishing that Unilever still bears the name of a man who wrote in a letter to one of the company directors that ‘it is a well-known fact that the brain of the African ceases to be capable of receiving new impressions when he arrives at the adult stage.’ He called his palm oil settlement Leverville and said that the palm groves there were ‘the grandest sight I have ever seen in any part of the world’. But it wasn’t a grand life for the Congolese who worked there. Like other foreign palm oil magnates, Lever turned the wild palm groves of Africa into sterile plantations, which were managed by a new company he created: Huileries Congo Belge or HCB. When Sidney Edkins arrived to work there in 1911, he found that ‘hardly a village was to be seen’ in the region because forced labour ‘had practically exterminated the existing population for a distance of fifty miles either side of the track’. In 1915, one HCB official admitted that most of the workforce of Leverville consisted of slaves who were handed a workbook, a machete and a blanket and set to work. It was said that few men would choose to work there, especially given the harsh way they were treated by the company bosses, who demanded that strict targets be met whatever the season. Many of the workers were teenagers and children who pushed wagons or loaded the palm fruit onto boats.

    在有关十七世纪英国奴隶处境的文章 My Runaway Slave, Reward Two Guineas 里读到:

    There are some obvious clues. Penn had commanded the fleet that captured Jamaica from the Spanish in 1655 and Batten’s brother-in-law had spent time there. English merchants already had considerable experience of trafficking humans directly from Africa. ‘Procure as many hides, [elephant] teeth, and wax as you can,’ the Guinea Company instructed one of its captains embarking for the Gold Coast in 1651, and also ‘buy for us 15 or 20 young lusty negers of about 15 years of age, bring them home with you to London.’ Among the aristocracy and gentry, it had become fashionable to be waited on by dark-skinned boys and girls. A year after he admired Mingo’s dancing, Pepys noted in passing that his patron, Lord Sandwich, had acquired ‘a little Turk and a negroe’, who were to be made to work as pages for the earl’s daughters.

    English involvement in transatlantic slaving expanded significantly during the 1660s, under the enthusiastic leadership of the new king, Charles II, and his brother, the future James II. In 1665, it was James’s eagerness to capture Dutch slave-trading forts on the West African coast that set off the second Anglo-Dutch war. In the last quarter of the century, English ships carried almost 300,000 African captives to the Americas. These new colonial ventures helped to power a rapid increase in London’s size and wealth. The city’s population tripled between 1600 and 1720 to more than 600,000 people. Its docks grew busier, its fleets larger, its merchants ever richer. Between the 1660s and the 1680s, imports of sugar from West Indian slave plantations into London tripled in value; every year, two thousand ships queued up to offload cargo from around the world. It was only the beginning: by the 18th century, the British led the world in buying and selling enslaved human beings, using their forced labour to underpin a global system of racialised capitalism and imperial power.

    想到 Milton 晚年其实也见证了英国奴隶贸易的开端,然而他并没有写多少与此相关的东西,相反是殖民主义的支持者……


  • Spinoza, Chestov

    2022-09-25

    pp. 308-309

    C'est pour cela probablement que les théories eudémonistes, hédonistes et même utilitaristes n'eurent jamais longue vie ici-bas. Le philosophe recherche ce qui est difficile, il recherche la lutte. Son vrai élément, c'est le problématique. Il sait que le Paradis est perdu et il veut retrouver le Paradis perdu. S'il est impossible de le retrouver immédiatement ou dans un avenir plus ou moins proche, il est prêt à attendre des années, jusqu'à la fin de sa vie et, s'il le faut, remettre la solution du problème jusqu'à la mort, même s'il fallait pour cela vivre dans une tension extrême de tous les instants et n'éprouver perpétuellement que les douleurs d'un enfantement qui n'aboutit pas.

    Chez Spinoza, malgré son calme extérieur si étrange et qui domine tout, cette tension intérieure atteint un degré inouï. Ce qu'il y a peut-être de plus remarquable dans sa philosophie, c'est qu'il savait parler en n’employant que des paroles simples et même pauvres, des événements les plus formidables et les plus terribles de sa vie intérieure. Sa célèbre sentence: «non ridere, non lugere, neque detestari, sed intelligere » (Ne pas rire, ne pas s’apitoyer et ne pas détester, mais comprendre), ne signifie nullement qu'il ne riait, ni ne pleurait, ni ne maudissait. Je suis même prêt à la traduire par ces paroles de Pascal qui lui sont, à première vue, directement opposées : « Je n'approuve que ceux qui cherchent en gémissant. » Lorsque, semblable à un moine qui fait vœu de continence, de pauvreté et d'obéissance, Spinoza renonce aux « divitiae, honores et libidines » (les richesses, les honneurs, les voluptés), il semble que la tragédie de l'exil d'Adam et Ève hors du Paradis se répète de nouveau. Qu'est-ce, en effet, que « divitiae, honores, libidines»? Trois petits mots, semble-t-il, et qui, de plus, ne recélaient jamais rien de très séduisant pour la philosophie. Mais ils contiennent, en somme, tout l'univers de Dieu. Et même, si vous le voulez, le Paradis; car, ainsi que nous le rapporte la Bible, il y avait au Paradis une abondance immense de richesses, et les joies n'y étaient pas interdites; l'homme y était honoré, et toutes les passions, excepté une, la passion de connaître, y étaient non seulement autorisées, mais même encouragées. Maintenant devant toutes ces choses se tient un ange au glaive de feu et ce n'est plus qu'à l'arbre de la science, à l'«intelligere » que nous avons libre accès.

    Certes, l'ange et le glaive de feu ne sont que des images; je ne veux pas troubler l'esprit du lecteur moderne en exigeant de lui qu'il croie au surnaturel. Et en général, je ne lui impose aucune exigence. Mais telle est la réalité: que vous le vouliez ou non. Spinoza a raison : « divitiae, honores, libidines*», mon Dieu, comme ils sont misérables et vides ici, sur terre. Si les réflexions laconiques de Spinoza sur ce sujet ne vous satisfont pas, relisez Schopenhauer: il vous parlera de ces choses avec l’éclat et la verve qui lui sont propres. Et il ajoutera que tout cela se trouve contenu implicitement dans le petit traité de Spinoza.

    p. 314 force et faiblesse, potentia et impotentia, cercle et ellipse

    Pour commencer, « posse non existere*» peut être considéré comme une force, mais aussi comme une faiblesse. Il se peut que le choix entre l'existence et la non-existence doive être laissé a l'Être suprême. Et puis, si même l'on admet avec Spinoza que « posse non existere impotentia est », qui peut nous obliger à accorder la préférence à la force vis-à-vis de la faiblesse? Ou, plus exactement, est-ce que le désir de la force n’est pas une «libido», une de ces « passions» à laquelle Spinoza avait fait vœu de renoncer? Est-ce qu'en géométrie il y a place à « potentia», et surtout au désir de « potentia»? Si l’on raisonne mathématiquement, «potentia» est une certaine courbe, c'est-à-dire le lieu géométrique de points ayant un certain caractère déterminé; «impotentia» est une autre courbe, c’est-à-dire également le lieu géométrique de points ayant un certain caractère déterminé. Disons que la prèmiere est un cercle, et la seconde, une ellipse. Il est de toute évidence qu'il n'y a aucune raison d'accorder la préférence au cercle plutôt qu'à l'ellipse.

    Le Pouvoir des Clés, Léon Chestov


  • 2022-09-16

    前两天开始读 Harold Bloom : Take Arms Against a Sea of Troubles. 上次读他还是2019年时候读 Possessed by Memory.

    最近想读诗歌。两周前开始读兰波,发现突然可以感受到某种东西。在之前,无论是读译文或原文似乎都隔着一层。而现在感到如此亲近:

    Apprécions sans vertige l’étendu de mon innocence.

    周日夜里,因疼痛无法入睡,反复醒来时,想到:

    Enfin, ô bonheur, ô raison, j’écartai du ciel l’azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d’or de la lumière nature.

    或者是,在 Une saison en enfer 最后:

    — et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.

    On peut aussi dire, d’être possédé par la vérité…

    与最近阅读,写作产生的联系。像是:

    Oh ! la vie d’aventures qui existe dans les livres des enfants, pour me récompenser, j’ai tant souffert, me la donneras-tu ?

    — Rimbaud, Delires I

    Where the cedar leaf divides the sky
    I heard the sea.
    In sapphire arena of the hills
    I was promised an improved infancy.

    — Hart Crane, The Passage

    又或者:

    Peut-être devrais-je m’adresser à Dieu. Je suis au plus profond de l’abîme, et je ne sais plus prier.

    — Rimbaud, Delires I

    Cantique des degrés. Des profondeurs de l’abîme, je t’invoque, ô Éternel !

    — Psaume, 130

    Et une telle force, une telle puissance
    Entraîne le charme de cette voix,
    Comme si là-bas, devant,
    Il n’y avait plus de tombe,
    Mais l’envol de degrés.

    — Akhmatova, En Écoutant Chanter

    Les années sont passées et j’y ai survécu. Pendant ces périodes de ma vie, je ne serais pas cette figure qui s’agenouille au bord d’un puits profond, qui dans la nuit lance ses feuilles blanches remplies de mots en l’air, espérant qu’une voix lui répond. Je serais plutôt celui au fond de l’abîme, sous l’eau, à l’autre côté du miroir, attendant secours. Or je ne peux crier, par ce que je n’ai plus de voix….

    手术之前犹豫带哪一本书去医院,最后选择了 Emerson. 手术当天,上午在医院等待时读到这一段话:

    And now at last the highest truth on this subject remains unsaid; probably cannot be said; for all that we say is the far-off remembering of the intuition. That thought, by what I can now nearest approach to say it, is this. When good is near you, when you have life in yourself, it is not by any known or accustomed way; you shall not discern the foot-prints of any other; you shall not see the face of man; you shall not hear any name;——the way, the thought, the good, shall be wholly strange and new. It shall exclude example and experience. You take the way from man, not to man. All persons that ever existed are its forgotten ministers. Fear and hope are alike beneath it. There is somewhat low even in hope. In the hour of vision, there is nothing that can be called gratitude, nor properly joy. The soul raised over passion beholds identity and eternal causation, perceives the self-existence of Truth and Right, and calms itself with knowing that all things go well. Vast spaces of nature, the Atlantic Ocean, the South Sea, —long intervals of time, years, centuries, —are of no account. This which I think and feel underlay every former state of life and circumstances, as it does underlie my present, and what is called life, and what is called death.


  • 2022-09-12

    regarde, écoute, sais qu’il y a quelque chose
    à craindre

    regarde, écoute, fais semblant de ne rien voir
    ni entendre, s’exile dans cette fatigue d’être

    ce n’est pas ici, ce n’est pas ailleurs,
    la vraie vie ne se trouve nulle part

    apporte-moi des asperges et viole
    ces garçons vierges, régalions-nous
    de cette crudité délicieuse

    il faut croire en dieu, un dieu toujours faux
    aux yeux des pécheurs

    sa montagne est ornée de bosquets dorés
    où pissent les alouettes maigres

    darne est mon éventail percé de charnues dialypétales
    sidéré est mon coeur par ses fantasmes irréels

    alors, raconte d’une manière douce et insipide
    l’anéantissement dans un soupir

    le ventre s’en souvient toujours. la faim, la soif.
    ce cochon, couronne de notre hiérarchie des ravisseurs
    on ne pique que les ordures strictement inutiles

    au paradis des fous et des idiots, soyez le bienvenu.
    tirez bien vos oreilles minces et délicates, à la cacophonie
    des épingles. à savoir, il n’en manque pas d’yeux à coudre.

    regarde, écoute, reste immobile,
    devant ce crépuscule mis en vente

    regarde, écoute, sans horreur d’être,
    ce paysage extatique de la vicissitude

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